samedi 1 mars 2014

Les vacances sont finies



Il paraît que je viens d'avoir une semaine de vacances.

Ah bon ? Vous êtes sûrs ?
Ou alors vacances ne veut pas forcément dire repos, là oui, peut-être...

La maison est toujours aussi animée.
On joue, on va voir la neige, on fait des excusions à la piscine, on fait des courses.
On prépare de grands plats de pâtes, de riz, de viande, etc. Qu'est-ce que ça mange, une famille de huit personnes !
Le lave-linge et la sécheuse tournent à plein régime, j'essaie de ne pas trop me laisser déborder de ce côté-là.
Mais tout va bien, pas de quoi se plaindre, les choses se font dans la bonne humeur la plupart du temps et tout le monde y met du sien.
Il me reste juste un peu moins de temps pour glandouiller !!!

Aujourd'hui, suite à un commentaire chez Adrienne, j'ai été amenée à repenser à ma maman et à la vie qui devait être la sienne quand nous étions tous petits.
Elle a mis au monde 9 enfants, la première alors qu'elle était toute jeunette, sans la présence du père, à une époque où cette situation était très difficile à vivre, et les 8 suivants en l'espace de 11 ans à peine.
Je ne peux pas vraiment me mettre à sa place, m'imaginer concrètement son quotidien à cette époque, ma position d'enfant ne me permettait pas de me rendre compte de tout.
Mais sa vie ne devait pas être rose tous les jours.
La somme de travail devait être énorme car si mon père était présent puisque exerçant son métier à notre domicile, toute l'organisation de la maison et le soin à apporter aux enfants reposaient sur ses seules épaules.
Sa première vraie machine à laver le linge, elle l'a eue alors que la dernière enfant avait déjà 5 ans. Jusque là, toutes les couches étaient bouillies dans une lessiveuse et les vêtements lavés à la main.
Elle n'a jamais eu de lave-vaisselle non plus, et pendant longtemps, personne pour l'emmener en voiture faire les courses.
Si l'on rajoute là-dessus le manque de moyens et les fins de mois très difficiles, tout ça devait être épuisant !
Elle qui aimait tant lire, elle parvenait juste à grappiller quelques minutes chaque matin pour parcourir le quotidien régional. Et il lui a fallu attendre que nous ayons tous bien grandi pour s'adonner au plaisir de la lecture ou tout simplement prendre un peu de temps pour elle.

Je me suis souvent sentie malmenée, peu considérée, et incomprise durant mon enfance.
Pendant mes années d'adolescence, j'ai reproché des tas de choses à ma mère.
Puis petit à petit, les rancœurs à son encontre se sont apaisées. 
Et finalement, je n'ai plus éprouvé que tendresse et compassion pour la petite fille qu'elle  était redevenue durant les dernières années de sa vie.

11 commentaires:

  1. Emouvant ton billet. Oui, même si nous avons toujours l'impression de "courir" nous avons de la chance par rapport à la vie que nos mères ont menée..

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    1. Oui je pense que la vie était quand même plus difficile il y quelques dizaines d'année.
      A notre époque, ce sont surtout les contraintes que l'on s'impose qui nous compliquent la vie.

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  2. Ça devait être une époque bien difficile, quand même... Difficile de s'imaginer ce que c'était ! Je n'ai pas eu de lave-vaisselle pendant longtemps non plus, mais nous n'étions que trois... et je n'aurais jamais pu me passer de machine à laver, impossible !

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    1. Bah pour la vaisselle, ce n'est pas si compliqué à la main.
      Mais la lessive, le lave-linge est une invention dont on ne peut plus se passer, c'est sûr !

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  3. Moi non plus je n'aurais jamais pu me passer de ma machine a laver bien qu'elle ne lavait pas assez bien... La prochaine sera plus performante j’espère :) Du lave vaisselle je pourrais encore m'en passer ça n'a pas été une grosse corvée ! Mais a plusieurs ça doit aussi être indispensable !

    Encore un billet émouvant et plein d’émotion... Moi aussi j'ai l'impression d'avoir été peu considéré dans certains liens affectifs avec mon père. A l’adolescence je ne lui avais encore rien reproché directement. C'est seulement a l'age adulte et étant devenu père aussi que j'ai compris que ça m'a affecté et je lui ai fait le reproche. Sur d'autres plans d'une relation père-enfant il est exemplaire !

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    1. Elle n'était pas si mal, votre machine. En tout cas c'était mieux que rien !
      Les relations avec nos parents ne sont pas toujours faciles. Avec l'âge (et un peu de sagesse, peut-être ?) on comprend que les parents font généralement ce qu'ils peuvent même si ce n'est pas parfait.
      Bisous !

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  4. Dans le portrait que tu fais de ta mère je reconnais un peu de la mienne. Lorsqu'elle était enfant elle a perdu ses parents, elle a été élevée par une tante, séparée de ses frères et soeurs, ils étaient 4. Elle m'a toujours raconté qu'elle se lavait dehors au baquet, qu'elle avait deux tenues, une pour la semaine et une pour le dimanche, qu'ils étaient propres, plus que certaines personnes maintenant ! Ils n'avaient pas l'électricité ni le chauffage dans toutes les pièces, il y avait une cuisinière à charbon pour chauffer la maison, ils mettaient des briques à chauffer pour la nuit. Elle n'a eu que trois enfants, on n'avait pas beaucoup de sous non plus, elle tricotait beaucoup et cousait pour nous habiller. Elle n'a pas eu tout de suite de machine à laver, j'ai connu les lessiveuses que l'on faisait bouillir au sous sol sur du gaz et une machine dans laquelle il fallait passer le linge pour l’essorer un peu. Elle faisait aussi des conserves de légumes dans ces mêmes lessiveuses, il y avait aussi les confitures, les repas, le ménage, etc...Et puis, elle aurait voulu être institutrice mais n'a pas pu continuer ses études faute d'argent pourtant elle était excellente et adorait lire, elle m'a toujours raconté qu'elle avait passé son enfance à lire dès qu'elle avait un peu de temps, même en mangeant, le livre sur les genoux pour que personne ne la voit. Aujourd'hui, elle a tout ce qu'il faut comme matériel, elle a aussi tout le temps qu'il faut pour lire mais elle ne peut plus, son esprit ne suit plus malheureusement...
    C'est vrai que nos mères avaient un métier à plein temps !

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    1. Oh ça me touche aussi ce que tu racontes là !
      Ma maman aussi aurait rêvé d'être institutrice et elle en aurait eu tout à fait les capacités, Mais à 15 ans, en sortant de l'école, elle a dû aller travailler à l'usine pour gagner des sous tout de suite. Faire des études, dans le milieu d'où elle venait, on n'y pensait même pas.
      Je crois qu'elle l'a toujours regretté...

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    2. Pareil pour ma mère, elle a juste fait quelques jours en classe de sixième et elle est partie travailler comme bonne dans une famille aisée à Paris pour gagner sa vie, son rêve était fini. Ma mère l'a toujours regretté et elle s'est enfermée dans une vie de famille, le train-train quotidien, un mari qui ne voulait pas qu'elle travaille à l'extérieur, une vie recluse dan sa maison dorée....triste...et aujourd'hui, un bilan encore plus triste, une vie encore plus fermée, une mémoire plus que défaillante...pfff, c'est pas juste la vie !

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  5. Plus âgée que toi, ma mère doit être aussi plus âgée que la tienne...Cependant je reconnais la vie qu'elle a dû mener. Nous étions "seulement" 5 enfants mais sa vie ressemblait à celle que tu évoques...Une machine à laver après la naissance du 5ème, le jardin pour les légumes, le tricot et la couture pour les vêtements et éviter les achats,les conserves...
    ma maman fut institutrice avant et pendant la guerre 39/45 mais elle a dû arrêter à la naissance de ses enfants... Une femme simple , cultivée disponible, aimante. La maison toujours pleine de nos copains qui venaient manger, dormir, passer des vacances..Et maintenant son esprit qui qui s'en va et qui l'empêche de nous reconnaître et même de se reconnaître.
    Jamais une plainte, toujours le sourire, peut-être la clé du bonheur : se contenter de ce qu'on a et être heureux quand même. très émue à la lecture de ce post
    B

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    1. Comme pour ma maman, comme pour celle de Vivement, c'est si difficile de voir sa maman se transformer et d'assister impuissant à la fuite de la mémoire !
      A la fin, j'avais accepté cette situation pour ma maman en voyant qu'elle ne semblait plus en souffrir. Mais j'ai toujours le cœur serré en y repensant.

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