samedi 30 janvier 2010

Mamy blues

Cette semaine, je suis allée rendre visite à ma maman.
Depuis quelques temps, les choses ont beaucoup changé. Elle est maintenant hospitalisée en attendant de trouver une autre solution.
Car ma maman n'est plus tout à fait ma maman. Elle a maintenant 81 ans, et elle a derrière elle une longue vie bien remplie. Elle a mis au monde et éduqué 9 enfants. Sa vie n'a de loin pas été facile. Depuis l'enfance, elle a toujours beaucoup travaillé : à la ferme familiale dans ses jeunes années, en usine dès la fin de sa scolarité, à la maison avec sa nombreuse progéniture, puis à nouveau en atelier comme simple ouvrière lorsque tous les enfants ont été scolarisés afin de parvenir à joindre les deux bouts... Il lui a fallu souvent beaucoup de courage pour faire au mieux dans toutes ces situations. Je ne vais pas idéaliser ici la personne qu'elle a été durant toutes ces années. Nos relations n'ont pas toujours été faciles et souvent je n'ai pas approuvé ses choix ou ses attitudes. Mais je suis malgré tout admirative de tout ce quelle a accompli et reconnaissante de tout ce qu'elle a su donner à mes frères et sœurs et moi.
Mais comme je le disais au début de ce billet, ma maman n'est plus tout à fait ma maman. Ça a commencé par des oublis de plus en plus réguliers mais sans grandes conséquences. Puis les choses sont devenus plus inquiétantes, les états de confusions plus fréquents. Elle s'est mise à rechercher et à parler de personnes proches mais décédées depuis de nombreuses années, à préparer ses bagages pour "rentrer chez elle" alors qu'elle se trouvait dans son appartement, ou à se préparer au milieu de la nuit en pensant qu'il est l'heure de se rendre à l'église.
Le diagnostique des médecins ? Démence sénile ! Quel terme affreux :( ...
Il ne s'agit pas de maladie d'Alzheimer mais plutôt de petites attaques cérébrales qui passent inaperçues mais laissent ce genre de séquelles.
Je suis bien consciente que cette situation est très banale et est vécue par de nombreuses familles. Mais là il s'agit de ma maman, de ma famille. Et je dois dire qu'il n'est pas toujours facile de faire face à cette situation. C'est un sentiment très étrange de devenir le parent de ses parents. Mes émotions sont très diverses. Je me retrouve à parler à ma maman comme si je m'adressais à une toute petite fille. Il faut la rassurer, lui ré expliquer de nombreuses fois tout ce qui arrive, où elle se trouve, ce qu'elle doit faire, etc... Lorsque je la vois serrer son petit sac à main, assise au fond de son couloir d'hôpital, j'ai le cœur serré et j'aimerais tellement pouvoir lui rendre la vie plus douce.
La meilleure solution pour elle actuellement serait le placement en institution spécialisée pour personnes âgées. Elle a besoin d'être constamment encadrée et aucun de ses enfants n'est en mesure d'assumer cette situation. Encore faudrait-il trouver une place disponible et surtout lui faire accepter l'idée de se retrouver dans ce genre d'établissement. Car même si elle n'est plus en mesure de prendre ses propres décisions, elle refuse catégoriquement cette idée de placement. Nous n'aimerions pas la brusquer et lui imposer des choses contre son gré. Mais le temps passe, son séjour en milieu hospitalier ne pourra pas se prolonger très longtemps, et une solution devra être trouvée.
Il y aurait tant de choses à dire, de sentiments à analyser et à exprimer...
Mais assez pleuré dans les chaumières...
La vie continue, et même ce n'est pas toujours un sentier bordé de fleurettes, ma maman ne sera pas seule pour l'affronter.

2 commentaires:

  1. Ca me rend triste d'imaginer ma grand-maman comme ça... Ca ne doit pas être facile pour elle, ni pour toute la famille bien sûr...

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  2. Tu as si bien dit les choses que j'en ai eu les larmes aux yeux...
    C'est vrai que ce n'est pas facile à vivre, mais comme tu l'as si bien dit, c'est la vie...

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